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9 mars 2015

Journée de la femme - 3e article

 

 

Maître Halimi et Marie-Calire, visage caché.

 

En 1972, alors que la loi pour l'avortement n'est pas encore passée, un procès a eu lieu à Bobigny. Marie-Claire habite la ville avec sa mère et ses deux sœurs. Un jour, elle se fait violer et tombe enceinte de son agresseur. La mère décide alors de la faire avorter, car elle est mineure et n'est, bien sûr, pas en mesure de s'occuper de cet enfant. Le jeune homme a vent de cette histoire et dénonce la jeune fille. S'en suit alors une série de procès, pour avortement pour Marie-Claire, et complicité d'avortement pour sa mère et les collègues, qui ont aidé financièrement et techniquement Marie-Claire à se faire avorter. Cette dernière sera relaxée, car jugée inapte à juger par elle-même de ses actions, tandis que la mère et les complices seront condmanées à verser de l'argent.

 

Il faudra attendre 1974 et la loi Veil, pour que l'avortement soit légalisé en France, et 1975 pour qu'elle soit appliquée dans les faits. Ce procès a néanmoins eu un impact important dans la société française de l 'époque, alors très divisée sur la question. Les pro et antis-avortement se sont déchirés jusque devant la porte du tribunal de Bobigny.

 

Une femme a été très importante dans ce procès, Maître Gisèle Halimi. Avec Simone de Beauvoir, elle s'est battue pour la reconnaissance des droits de la femme, notamment au travers de l'association Choisir la cause des femmes. C'est elle qui a défendu Marie-Claire et les complices.

 

Ce procès est avant celui d'une jeune femme qui a décidé de statuer sur son corps et qui a dû se battre contre une assemblée essentiellement constituée d'hommes. De quel droit des hommes se permettent de statuer sur ce qu'une femme veut faire de son corps ? Au nom de quoi peut-on forcer une personne à garder un enfant qu'elle se sent incapable d'élever ? Rien ni personne ne peut empêcher une femme de se faire avorter, si elle le désire et si la vie de l'enfant est en danger. Personne ne peut forcer une femme à garder en elle le fruit d'un viol, de quelque chose de forcé. Je ne suis pas pour l'avortement à outrance, mais dans certains cas, oui. De même, si une quelconquejeune fille lit ces lignes et se dit : « Se faire avorter, ce n'est rien et c'est facile », je voudrais lui dire que l'avortement entraîne des séquelles psychologiques graves (dépression, blocage psychologique pour concevoir un enfant par la suite, entre autres).

 

Tout cela pour dire que la lutte est loin d'être finie et que l'on doit continuer à se battre.

 

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